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D’où vient le nom de la marque ?
De nulle part, à part que j’aime créer des robes et que ça sonne bien !

Comment définissez-vous le style INDRESS?
Ce sont des pièces faciles à porter, féminines mais avec un petit côté masculin. C’est par exemple un pantalon d’homme en twill de laine anglais à pli cassé porté avec une blouse en mousseline de soie ou une parka sport assortie à une jupe plissée lamée… C’est un mélange d’élégance et de simplicité. Le tout ponctué de couleurs qui sont le point de départ de chaque collection !

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Des photos que j’ai prises dans la rue, un visage, une silhouette mais aussi le travail sur la couleur d’artistes comme David Hockney, Xavier Veilhan, Rembrandt ou les photographies de Mitch Epstein, Larry Sultan, William Eggleston. J’aime aussi des visages, des personnalités comme Romy Schneider, Gena Rowlands, Lauren Bacall…

Comment débute une nouvelle collection ?
Je démarre en imaginant ma palette de couleurs, un moment très excitant ! Celles-ci sont primordiales dans mon univers, l’équilibre entre elles doit être parfait. Je peux chercher pendant des jours le bon bleu marine ou le bon vert dans mes échantillons chinés aux puces ou dans mes livres de photographies. Si je ne trouve pas les coloris justes, je les teints directement dans une casserole. Nous avons ici une armoire pleine de pots de teinture, un vrai laboratoire coloristique ! J’envoie ensuite mes couleurs à Lyon chez “Denis et Fils“, une usine qui tisse et teint tous nos crêpes et satins de soie. Une fois la gamme définie, je dessine seulement mes modèles en fonction de mes envies du moment, libre de toutes tendances et diktats de la mode.

Parlez-nous des matières ?
Chaque collection comporte environ 25 pièces, jamais plus. Pour chaque modèle, le tissu doit être unique aussi bien dans sa couleur que dans sa qualité. Je travaille avec des partenaires fidèles comme “Denis et Fils“ dans la région Lyonnaise qui tisse mes crêpes de soie dans mes coloris chaque saison ou encore “Les Tissage Perrin“ qui réalise mes jacquards à motifs exclusifs. Mes draps de laine viennent d’Angleterre ou d’Italie. La fabrication se fait en France, Pologne et Croatie selon les pièces. Du début à la fin, j’ai l’exigence d’une qualité extrême réalisée avec des gens qui le font avec passion et amour du métier. J’aime ces rencontres, ces échanges, la dimension humaine. Mes vêtements doivent « toucher » et le tissu exister indépendamment de la couleur pour que celle-ci vive !

Comment a évolué INDRESS depuis ses débuts ?
Le concept de départ était très clair : créer des produits simples et épurés qu’on ne trouve pas ailleurs. De notre premier cabas en coton réversible à anses en plastique qui a été décliné en 50 variantes de coloris ; à notre broche fleur qui est la signature INDRESS et prend différentes teintes à chaque collection. Chaque saison voit les collections s’agrandir un peu plus. Aujourd’hui nous avons su garder notre ligne de conduite. Mais tout se fait petit à petit pour des raisons économiques car INDRESS est aussi un investissement personnel.

Quelle est la femme INDRESS?
Elle est splendide et joyeuse, elle aime la couleur et l’élégance. Les femmes qui portent INDRESS sont fidèles, qu’elles aient 25 ou 60 ans. Ce qui me touche profondément c’est le lien affectif qui se crée instantanément entre elles et mes créations. D’ailleurs, elles me font à chaque fois rougir quand elles me disent se sentir toujours belles dans mes vêtements. Et c’est aussi ça qui me fait continuer l’aventure.

Qui vous épaule ?
Nous sommes toujours 100 % indépendants. Aujourd’hui Maud Courault est devenue mon associé. Après avoir réalisé un stage chez nous, elle est restée et m’accompagne tout au long des saisons. Et avec l’ouverture de la boutique, nous avons fort à faire ! Chez INDRESS, nous sommes quatre, Badia Aboura et Armanda Auricchio. Puis il y a des stagiaires merveilleuses qui viennent parfois nous épauler. Il y a aussi mon compagnon, le réalisateur Frédéric Guelaff qui, depuis les débuts de la griffe, réalise chaque saison un court métrage qui vient clôturer la collection. Ces ovnis, qu’il invente et réalise, sont à chaque fois des moments magiques et inoubliables qui s’inscrivent dans la mémoire de la marque. C’est une histoire qui se rajoute au processus. Après San Francisco ou Berlin, celui de la collection automne-hiver 2017 a été tourné comme un making-of dans un studio photo de Montreuil.

Quels sont les prochains projets ?
Animer la boutique, mais aussi développer la collection Homme qui en est à ses balbutiements et imaginer de nouvelles collaborations comme celle que nous avons faîte avec le peintre Louis Granet qui a imaginé des foulards en soie en édition limitée à 50 exemplaires. INDRESS est à la fois un esprit et une grande famille qui fourmille d’idées !